Le comportement du chien peureux a de multiples causes, et il est toujours intéressant de pouvoir remonter jusqu’à lui.

Cet état peut lui venir de son développement de chiot dans les 8 premières semaines, d’un traumatisme (de la maltraitance en passant par l’abandon), d’un environnement hypostimulant qui se traduit par des réactions disproportionnées sur tout ce qui est inconnu. Moins un chien a vu de choses, plus il a peur de ce qui ne fait pas partie de son quotidien !

Toutefois, quand on adopte un chien en refuge, trouvé en état de divagation par exemple, on connait rarement son histoire. Rassurez-vous, ce n’est pas une condition sine qua non pour aider un chien peureux à être mieux dans ses pattes ! Il faut alors observer ses attitudes et découvrir tous les stimuli qui vont déclencher sa peur afin de pouvoir travailler dessus. Avec des exercices appropriés sur la gestion nerveuse, le chien peureux pourra étendre sa zone de confort et devenir moins réactifs sur l’inconnu.

Souvent, les maîtres de chiens qui ont peur pensent bien faire en se comportant avec eux comme des enfants : c’est une grosse erreur qui coûte cher au chien.

Prendre son chien dans les bras devant une source qui l’effraie, le forcer à s’approcher et à se faire toucher, le caresser trop énergiquement entrainent au contraire le renforcement de la peur.

D’abord, ces comportements sont aussi contraignants que générateur de stress, en plus, ils privent le chien de la possibilité de fuir. Au mieux il se détournera, au pire … il mordra (c’est ce qu’on appelle la morsure défensive).

Moralité, il faut laisser votre chien être un chien, comprendre par là qu’on doit d’abord lui laisser la possibilité de fuir, de se cacher ou de se détourner.

Attention, cette grille de lecture s’applique en dehors d’un travail de gestion de la peur chez le chien. Par des exercices de mise en situation, le chien peureux prendra confiance en lui grâce à une relation stable renforcée avec son maître. 

Le chien peureux ne sera jamais rassuré parce qu’on le caresse. Le meilleur comportement du maître est d’ignorer la source de la peur et de proposer une autre activité à son chien. La clé, c’est de dédramatiser et de détourner l’attention du chien peureux.

Le maître ne doit pas avoir peur pour son chien. Un maître qui a peur transmet à son chien qui a peur à son tour. C’est tout simplement un cercle vicieux. Le maître doit apprendre à se comporter de façon neutre pour ne plus être l’initiateur du comportement de peur chez son chien.

En pratique, que faire ?

Si le chien a peur du camion poubelle, proposez-lui par exemple un Kong garni ou un jeu éducatif avec des interactions positives.

S’il aime se faire brosser, couplez la source de l’angoisse avec un instant brossage apaisant.

ð  Il faut réussir à associer la source de la peur avec quelque chose de positif pour transformer petit à petit le réflexe de peur du chien.

Vivre avec un chien quel qu'il soit, peureux ou non, nécessite de décoder son comportement. Connaître ce que l'on appelle les signaux d'apaisement chez le chien est capital pour savoir quand arrêter une action, adapter son attitude envers son chien, et éviter les conflits ou les situations dangereuses. 

Pourquoi forcer un chien à aller au contact d’une personne qui lui fait peur ?

Le chien peureux est un chien qui observe et qui a besoin d’analyser l’environnement pour déterminer son degré de dangerosité.

Un chien qui vous verra parler, toucher, rire un visiteur déduira que cette personne n’est pas mauvaise.

Laissez-lui le choix de rester à distance et d’approcher s’il le souhaite.

Je conseille au visiteur de laisser le chien faire une prise d’odeur, pour cela, il peut par exemple déposer par terre un objet qui porte son odeur. Le chien ira le sentir pour l’intégrer à son environnement.

Le visiteur doit veiller à ne pas fixer le chien peureux dans les yeux pour ne pas le défier ou l’impressionner.

Du côté des postures, on conseille de se faire petit, voire de s’asseoir par terre (quand le chien n’est pas agressif), de parler avec une voix basse, douce et plus aigüe. Si le chien regarde la personne inconnue, elle peut même feindre de bailler, c’est un signal d’apaisement qui montre qu’on ne cherche pas la confrontation en langage canin. Pratique !

Ensuite, passez à la phase friandises. Le travail consiste à jeter des friandises (en douceur) à proximité du chien puis de plus en plus près du visiteur pour que le chien se rapproche de lui-même. Dans le cas présent vous voyez bien que le chien CHOISIT. S’il ne vient pas, tant pis, la prochaine visite sera probablement meilleure !

Le plus important pour approcher un chien peureux, c’est de le respecter. Pour plus de conseils personnalisés, n’hésitez pas à me raconter votre histoire !